Pourquoi le Logiciel Libre peine à convaincre

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Je n’ai plus écrit sur le logiciel libre depuis un bon bout de temps. Je dois dire que ces derniers mois, principalement à cause de l’actualité, j’ai beaucoup réfléchi sur « l’activisme » promotionnel de cette philosophie. J’ai l’impression que le Libre manque beaucoup d’opportunités. Si l’on rajoute à ce manquement certains discours incitant à la paranoïa, convaincre des nouveaux utilisateurs de passer à du tout en libre restera difficile. Ce billet trotte dans ma petite tête depuis un bon moment et alors que j’y pensais encore et encore, j’ai vu plusieurs libristes partager des vues similaires sur certaines de mes réflexions. Je voulais donc vous présenter certains points de ma réflexion, peut-être qu’elle pourra initier un meilleur débat, car bien sûr, ces réflexions viennent de mes observations, de mon ressenti. Je n’ai pas la science infuse. Je vous inviterai à lire également la petite série « Les opportunités manquées du Libre » de Ploum. Certains points sont complémentaires, d’autres sont plus détaillés que mon petit billet.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Utiliser du logiciel libre n’est pas forcément simple pour tout un chacun. Bon nombre de personnes ne s’intéresseront jamais à étudier en long et large l’installation d’un service donné. Pourtant, le Libre a pu, un moment, être en avance en termes de simplicité. Ubuntu l’a très bien fait : le système est extrêmement simple d’utilisation, bien plus, selon moi, que Windows. Cette impression s’est confirmée avec mon beau-père qui est passé sous ce système après l’abandon des mises à jour d’XP. Il a trouvé Ubuntu bien plus facile. Pour une utilisation de base, c’est à dire bureautique-internet, le Libre peut dépasser très vite un système propriétaire car tout est prêt à l’utilisation. C’est après que les choses se corsent.

Lorsque vous voulez vous passer des GAFAM, il va falloir mettre les mains dans le cambouis : que ce soit pour ses flux RSS (et je peux vous dire déjà que 80 % des internautes que j’ai interrogés ne savent même pas me dire ce que c’est), ses services mails, ses carnets d’adresse, il va falloir étudier un logiciel pour l’implanter sur une machine. Il n’y a aucun système user-friendly. Alors que si j’utilise les services Google ou Microsoft, en quelques clics j’ai accès à tout. Pas besoin de passer des soirées entières à configurer des services.

Le premier combat manqué du libre est donc l’absence de simplification. Les développeurs libres semblent ne pas prendre conscience que la majorité des internautes veut un service qui fonctionne en deux clics de souris, sans avoir à se casser la tête. Tout le monde n’est pas suffisamment passionné par l’informatique pour se lancer dans des configurations et manipulations à outrance. Un fichier de configuration fait peur. Et lorsque l’internaute « lambda » explique ce point de vue, il lui arrive souvent de se faire traiter de madame Michu ou autres joyeusetés. On en arrive donc au deuxième point, que j’ai appelé la condescendance.

La condescendance

Plusieurs personnes m’ont fait part de leurs courtes expériences dans le monde du libre. Alors que l’on vante souvent la solidarité et l’entraide dans le milieu libriste, chaque fois qu’elles posaient une question de débutant elles se faisaient rabrouer et descendre en flèche. Elles ont vite abandonné l’idée d’utiliser Linux ou autre pour cette raison. Il y a une certaine condescendance de la part d’une grande partie (j’insiste sur partie) de la communauté envers le reste du monde. Que ce soit en traitant les gens de Madame Michu, de noob, ou même simplement avec des remarques glaciales appelant la personne à se renseigner. Je me suis même fait également toiser tout simplement parce que bien que je parle de logiciels libres, sur certaines machines j’ai encore l’audace d’avoir des Windows installés. Toutes ces expériences refroidissent.

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Fait plus grave, cette condescendance arrive parfois à entraver le partage de connaissances. Parce que c’est ce genre de principe que j’aime dans la philosophie libriste : personne n’est réellement expert, le monde informatique étant tellement large qu’il est impossible de tout connaître. On apprend des autres comme on peut partager ses acquis. Mais tout le monde n’a pas un vocabulaire technique, il faut donc vulgariser les principes, les simplifier afin qu’on puisse les assimiler. Et là, la personne de bonne volonté qui tente cette vulgarisation se fait souvent incendier. On lui laisse moins de parole ou de crédit. Pourtant, c’est ce dont le libre a besoin : si l’on veut sensibiliser plus de monde, il est impératif de faire preuve de pédagogie et non de bigoterie. Je vous invite à lire ce billet de Genma qui a pu vivre ce type d’expérience.

La paranoïa comme ultime argument

Avec l’affaire Snowden puis l’arrivée du PLJ Renseignement en France, l’ultime argument pour passer au libre est le non-respect de notre vie privée, incitant de fait une certaine paranoïa. Mais là encore, l’internaute n’a pas conscience de la violation de sa vie numérique. On lui parle de méta-données, qui pour lui reste un terme proche du chinois. Je comprends très bien les arguments libristes, j’y adhère moi-même sur le principe (que ce soit sur l’espionnite en devenant une cible publicitaire ou simplement sur le passage à un état policier).

Je deviens de plus en plus convaincu qu’utiliser l’argument « Big Brother is watching you » soit loin d’être optimal. Pour un internaute moyen, toutes ces notions (meta-data, boite noire, etc) restent dans l’abstrait. Il ne se rend pas bien compte de tous ces outils de surveillance au-dessus de sa tête. Dans le pire des cas, un sentiment de paranoïa l’envahira ou alors il verra le libriste comme un bon gros parano malade. Je pense qu’il faut un choc pour conscientiser tout le monde. Parce que généralement, l’être humain a tendance à penser qu’il n’est pas concerné tant qu’il ne fait pas face à un problème. En montrant par exemple les données de géo-localisation des appareils Android, il y a moyen de provoquer un déclic (je l’ai expérimenté plusieurs fois, cela fonctionne: n’expliquez pas la problématique, faites-la vivre par l’utilisateur en lui expliquant que tel jour il a fait ses courses dans tel supermarché). Je pense que ce choc peut subvenir avec la récente arrivée de Windows 10. Avec tout le ciblage publicitaire que va subir l’internaute, il y a un risque qu’il se décide à aller voir ailleurs.

Le repli sur soi.

Cette clandestinité, tout comme cette condescendance, provoque un certain repli de la communauté libriste sur elle-même. Dans mon entourage, plusieurs de mes amis se sont entièrement coupés du monde en n’utilisant que du libre. Je ne pense pas qu’une telle réaction soit d’une utilité quelconque. Bien qu’il m’arrive souvent de descendre des entreprises comme Facebook, je continue à utiliser leurs services, en âme et conscience et en ciblant bien mes publications. Je ne veux pas me couper du monde, je ne veux pas m’isoler et perdre contact avec certains de mes amis qui ne bougeront pas vers un Diaspora. Je reste disponible, prêt à discuter, à expliquer les problèmes. Je pense également que passer dans une certaine clandestinité, suite aux lois liberticides qu’on nous sert à toutes les sauces en ce moment, nous dessert. On se met à se cacher pour se protéger, on se met à craindre l’homme de loi. Pourtant, c’est l’inverse qui devrait se produire. Nous devons montrer ouvertement que cette société, nous n’en voulons pas. Lorsqu’on parlait d’Echelon il y a une dizaine d’années, pas mal d’amis et moi insérions dans nos conversations des mots-clés exprès pour démontrer l’absurdité du système. Je pense que des actions de ce type doivent se généraliser de plus en plus. Inonder le système pour montrer qu’il ne fonctionne pas.

Je pense que nous devrions nous inspirer de Framasoft, car je pense que l’association a bien compris ces enjeux. Tout en dénonçant les abus des GAFAM en vulgarisant et expliquant bien les problématiques, elle montre un message positif : dans sa campagne Dégooglisons Internet, le slogan qui m’interpelle le plus n’est autre que «  pour un internet libre, décentralisé, éthique et solidaire ». De plus, elle met en place tout un système pour que n’importe qui puisse utiliser des services libres sans avoir à se casser la tête. Avec en prime, pour les personnes qui veulent s’intéresser au sujet, des tutoriels simples pour mettre en place ses propres services.

Lorsque je parle de logiciel libre à mon entourage, j’axe principalement sur ces valeurs : éthique, partage, solidarité, transparence. Le fait d’avoir accès au code-source est accessoire pour qui n’est pas développeur. Parce que ce sont ces valeurs qu’il faut défendre en premier, ce sont elles qui risquent d’interpeller le plus. Parce que ce sont ces changements-là que je veux voir dans notre société et je pense que le monde numérique en a besoin plus que jamais à l’heure actuelle.

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Image de Steve Rainwater sous licence CC BY-SA

15 Comments

  1. au delà de Framasoft, est-ce que tu as pu essayer la Brique Internet qui utilise la méta distribution YUNOHOST … ? dans le genre « j’installe mon service en 2 clicks » mais sur le mode auto-hébergement, logiciel et hardware libre, et un interface graphique « à la mode »… ??
    http://labriqueinter.nethttp://yunohost.org

  2. C’est amusant, je ne m’en étais pas rendu compte, mais que je parle en vitesse de logiciels libres à des néophytes, je dis juste que ce sont des logiciels éthiques 🙂 Je n’ai pas toujours le temps ou l’envie d’expliquer en détails, mais s’ils me posent d’autres questions je répondrai, et généralement j’agrémente le tout de deux ou trois exemples.

  3. Salut!
    Ce billet me fait justement penser à une distribution et une communauté qui souhaite justement ouvrir l’informatique à tous, en utilisant justement GNU/Linux : handylinux (voir http://handylinux.org ).
    C’est avant tout orienté pour débutants, mais pas que. C’est en tout cas ce que j’installe avec succès désormais chez mes proches (soeur, petits cousins, belle-mère, retraité du coin…)
    Dans tous les cas, le libre ne va pas convaincre, puisqu’il n’est pas conçu pour ça 🙂

  4. Pour pousser le libre, il faut impérativement appuyer sur les aspects économiques…Le gars de base n’a que faire de sa liberté, sinon il ne travaillerait pas et n’irait pas à auchant le samedi…Liberté, fraternité, ce ne sont que des concepts humanistes abstraits dont la majeure partie de la pupolation n’a que faire.

    • Le libre, c’est pas gratuit, c’est une fausse idée malheureusement trop répandue…

      • Tout à fait, c’est bien pour ça que je ne soulève pas ce type d’argument. Par contre je souligne parfois les projets qui offrent la liberté de soutenir (que ce soit par des dons ou autre)

    • Ce n’est pas qu’une question de liberté, mais aussi de partage,etc… et ça se matérialise pratiquement sur les forum et chat d’entraide sur l’internet.

      Quand a la liberté, elle se matérialise aussi très pratiquement a partir du moment ou l’ont cherche a aller un peu plus loin. Gnu/Linux est énormément modulaire. Et c’est très utile pour justement s’adapter a tout un chacun. Tout le monde n’a pas besoin des même choses : habitué/nouveau , aveugle/déficient visuel/personne sans problèmes visuelle, personne agée/adulte/jeune ,etc…

      Si la liberté n’arrive pas a transpirer du logiciel libre, c’est qu’il y à un vrai problème.

  5. Purement et simplement : de la pédagogie. Faire preuve de pédagogie, ce n’est pas à la portée de tout(e)s, malheureusement!

  6. Je ne suis pas (ou pas encore? 😉 ) utilisateur d’un ordi qui ne tourne que sur du libre (à part quelques programmes genre Firefox et open office). Je me pose la question des drivers pour certaines cartes son externes (je fais un peu de musique) ou appareils photos par exemple, mon impression est qu’ils ne sont pas évident voire pas possible à trouver, c’est vrai ou c’est juste une idée fausse que je me fais? Si c’est vrai il me semble que c’est une des raisons qui peut aussi empêcher de passer au « tout libre ». (Je suis une madame Michu de l’informatique assumée, d’ailleurs je ne savais même pas ce que GAFAM voulait dire, désolé d’avance pour ceux que ça heurterait 😉 )

    • Pour les cartes sons externes, ça peut être pénibles, c’est vrai. Tu peux trouver de l’info et de l’aide sur http://www.linuxmao.org mais il va falloir bidouiller un peu.

      Question photo, par contre, par expérience je trouve que ça marche bien avec GIMP et darktable (pour le « développement » des RAW »). Parce pour les photos, pour télécharger tes fichiers, il suffit de brancher l’appareil ou encore mieux, la carte mémoire, sur ton poste informatique, et c’est parti. Regarde par exemple Rapid-Photo-Downloader, qui est assez efficace.

    • En effet, les logiciels libres sont parfois difficiles à chercher, même pour les libristes. Framasoft propose une jolie liste de logiciel libre, la documentation d’Ubuntu aussi, mais elle ne sont qu’exhaustives. Et puis, cela évolue tellement vite… Il faut aussi se tenir au courant, se mettre à jour (des projets naissent, d’autres meurent ou renaissent sous d’autres formes). Bref, ce n’est pas du tout évident, et je suis tout à fait d’accord avec vous : c’est clairement un point qu’il faudrait améliorer (mais comment ?)

      Il n’y a vraiment pas à s’excuser de ne pas savoir des choses ^^ À la limite, il faudrait même engueuler Greg de ne l’avoir pas expliqué 😛 GAFAM signifie juste Google Apple Facebook Amazon et Microsoft, les principaux géants du net. C’est un terme relativement récent, je pense.

  7. J’aime ça sent l’humanité, le respect et la liberté d’expression, un parfum d’ambiance éveille les narines par ici,

  8. Pingback: Flattr: bilan pour août 2015 - Blog à part, troisième époque

  9. Moi j’ai un gros problème avec les arguments que tu mets en avant : éthique, partage, solidarité, transparence. Je suis étudiant informatique et libriste, mais je suis bien le seul de ma promotion. Quand j’explique au reste de la promo l’intérêt d’avoir du logiciel libre, pour la transparence et la sécurité, l’éthique et le partage, quand je leur dis que leurs libertés sont en danger, ils se moquent bien de ce que je tente de leur faire comprendre, pour eux, le seul point essentiel c’est leur liberté d’utiliser le produit comme ils veulent, genre Facebook. « Ils trouveront rien d’intéressant dans ce que je met en ligne, j’ai rien à cacher. Ils font de l’argent avec ? C’est leur business. Tant que ça marche, que je peux m’en servir simplement c’est bien. » L’éthique est bien le premier argument qui passe à la trappe, les seuls points qui restent à leur yeux ce sont la transparence (ils *pensent* savoir comment ça fonctionne et comme ça se gère) mais surtout le partage (car ils pensent qu’ils peuvent partager sans contraintes tout ce qu’ils veulent). C’est d’ailleurs un soucis pour moi, j’ai l’impression qu’aucun d’eux n’est intéressé par l’informatique, mais qu’ils font ça car c’est un domaine qui recrute. Donc on se retrouvera avec toujours plus de techniciens voire supérieur, qui vont foutre du Windows partout, des comptes Google pour tout synchroniser dans la boîte, et qu’on appellera l’informaticien de la famille qui s’empressera de faire mettre à jour les postes vers Windows 10.
    Moi je dis juste non, on a toujours pas les bons arguments, ou plutôt : on a une bonne liste d’arguments mais qu’il faut remettre dans l’ordre, la simplicité est le point le plus important il me semble.

  10. Le bon argument pour passer au libre intégral?
    C’est une question de dignité personnelle. Je me fonde sur une certaine culture humaniste, notament sur les changements profonds survenus avec l’indépendance des Amériques et la révolution française et l’apparition de la notion de citoyen, élément de base de la constitution. Le code civil français en résulte; on note que ce nouveau code fait une bonne place à la notion de propriété, et donc à la cession des biens, et par contre fait disparaître le fatras des us et coutumes de l’ancien régime. Explication : sous l’ancien régime, l’essentiel des propriétés etaient détenues par l’aristocratie et les hauts dignitaires du clergé qui n’échangeait pas leurs biens fréquemment; par contre pour vivre, il fallait bien qu’il existe tout un système codifiant les droits d’usages, puisque c’était les seuls que la population pouvait espérer.
    Avec les logiciels non libres ou fermés, les propriétaires se comportent comme les aristocrates de l’ancien régime qui accordaient des droits d’usages à leurs gueux pour leur permettre de survivre. Ce n’est pas étonnant qu’ils aient fait fortune si rapidement puisqu’ils bénéficient d’un droit qui est abusif, qui est très rétrograde puisqu’il nous replonge dans la féodalité.
    Rester dépendant des logiciels propriétaires c’est donc renoncer (par fainéantise) à sa dignité de citoyen telle que l’on peut la concevoir d’après les textes fondateurs, et corrolairement c’est se comporter comme un laquais.

    Le bon argument pour rester prisonnier des logiciels propriétaires ?
    Ne pas avoir une culture informatique suffisante, ne pas se croire capable ou tout simplement ne pas en avoir envie, de faire l’effort nécessaire pour l’acquérir car c’est vrai que ce n’est pas si simple d’installer une distribution Linux quand on ne l’a jamais fait si on est pas aidé par un initié; bref, le libre c’est génial pour ceux qui en on les moyens intellectuels et qui bénéficie d’une sorte de parrainage pour entrer dans le monde des hommes libres.
    Et oui il faut reconnaitre une chose : ces machines géniales sont utilisables par une population qui n’a aucune connaissance informatique grâce à ces OS grands publics.

    La synthèse
    Faut-il rendre le libre plus simple ? de quoi parle-t-on ? de l’utilisation ou de l’installation ? Pour ce qui me concerne l’utilisation d’une distribution Linux ne pose pas de problèmes particuliers, ce qui est déroutant, c’est l’installation la première fois. Bon c’est un effort à faire si on veut être libre et c’est normal.
    De toute façon, s’il fallait installer windows sur des machines vides il y aurait sans doute des difficultés; tout le problème vient donc du fait que la plupart des machines neuves sont vendues avec windows installé d’office.
    Et cela n’est possible je suppose que parce que MS dispose d’un pouvoir sur les constructeurs et distributeurs dont je ne dicerne pas bien les ressorts mais qui pose un réel problème.
    Sur ces constatations je ne puis guère agir donc soyons pragmatique : qu’est ce qui marche ? la convivialité, la pédagogie et surtout le parrainage direct.
    A mon échelle que vais je faire ? Dès que j’en serais capable ( après quelque semaines d’utilisation sans problèmes) je vais proposer à des amis de leur installer la distribution qui marche bien sur ma machine et les convaincre de l’intérêt de faire cet effort (car s’en est un).
    Concernant la sécurité paranoïaque, ce que je crois c’est qu’il n’y a pas un big brother redoutable qui espionne tout le monde mais une multitude; quitter le monde des logiciels propriétaires c’est compliquer la vie à certains mais peut être pas à d’autres. La vraie sécurité c’est en fait la prudence.

    Post Scriptum
    Je suis horrifié par le commentaire de pinailleur : des étudiant en informatique qui ne sont pas attirés par le libre ? Ne serait ce pas un gros problème au niveau de vos enseignants ?
    Je me permet un conseil à ce petit monde
    – pour les étudiants, choisir une autre voie
    -pour les enseignants, remettre sérieusement en question leur travail

    Un peu de philo pour finir
    Et le bonheur dans tous ça ? Alain (me semble-t-il) enseignait que le bonheur demande un effort de volonté, ça n’est pas donné. C’est justement ce que je viens de vérifier en passant sous Linux : cela demande un effort, qui apporte une liberté qui semble abstraite mais surtout cela procure une certaine joie, quasi jubilatoire qui elle est bien réelle. Et ça c’est peut être le meilleur des arguments pour le libre : c’est du bonheur en plus !

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