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Les fêtes de fin d’années approchent à grand pas, d’ailleurs en Belgique, cela a déjà commencé avec Saint Nicolas. Vous savez, le grand saint qui fait polémique à cause de son compagnon ramoneur assimilé à un noir. Voici donc une petit histoire, qui vous explique comment est fêté Noël en Alinora, le monde que j’ai créé pour mon NaNoWriMo. Voici donc l’histoire de Fergiel, ce petit être généreux mais rejeté de tous.
Il y a bien longtemps, dans une contrée appelée les terres montagneuses, vivait un être qui s’appelait Fergiel. Il vivait isolé à l’écart de tout, car dans sa tendre enfance, il avait été rejeté et moqué par tout son village. Car Fergiel n’était pas très grand, et avait une grande bosse sur le dos, qui le faisait marcher maladroitement. Les enfants de son âge se moquaient constamment de lui, au grand dam de ses parents. Lorsqu’il fut un peu plus grand, les jeunes de son âge, devenus adultes, prirent peur pour leurs propres enfants et le chassèrent. Il alla s’installer dans les petits bois, aux pieds des grandes montagnes, et y vécut des années durant. Il était souvent très triste, et se sentait seul, la seule compagnie était celle des animaux des bosquets alentours de sa petite chaumière, et même s’ils étaient doux avec lui, il n’avait personne à qui parler.
A force de réfléchir à la question, Fergiel eut un jour une idée. Il retournerait dans son village, non loin de là, durant la nuit. Il réparerait ce qui était cassé, ferait des cadeaux qu’il laisserait sur le pas de la porte pour les enfants. Cela leur ferait certainement plaisir ! Et si cela les rendait heureux, et qu’il se montrerait après, il pourrait, à coup sûr, être accepté parmi eux !
Il commença à mettre son plan à exécution. Chaque nuit, lorsque tout le village était endormi, il se rendait dans son petit village natal. Il réparait les trous dans les chemins pour les charrettes, mettait des petits jouets de sa confection au pas de la porte pour les enfants, et accomplissait tout plein d’autres petites tâches qui facilitait le quotidien des villageois. Ces derniers en étaient très heureux, leur vie était facilitée, et tous les jours des enfants recevaient des jouets qu’ils aimaient beaucoup.
Les villageois se demandaient quand-même qui pouvait bien faire cela. Ils commencèrent à s’espionner gentiment, le soir venu, afin d’être le premier à savoir qui distribuait ces cadeaux et donnait son aide anonymement, sans rien demander. Mais jamais ils n’arrivaient à le savoir, Fergiel faisait chaque fois en sorte de ne pas être vu.
Le temps passa, avec ces escapades nocturnes qui se faisaient quotidiennement. La journée, Fergiel se reposait un peu, mais fabriquait toujours plus de jouets, et les stockait pour la grande fête du solstice d’hiver qui approchait à grand pas. Il voulait faire une grande distribution cette nuit-là, pour fêter cette célébration à sa manière. Il pourrait alors donner un maximum de jouets aux enfants qui commençaient à lui laisser des petits mots de remerciement sur leurs pas de porte avant d’aller se coucher. Mais il avait fait beaucoup trop de jouets et n’arrivait pas à les porter tout seul. Ses amis animaux arrivèrent à la rescousse, et son ami le renne lui fit comprendre qu’il pourrait mettre de grands sacs remplis de cadeaux sur son dos. Grâce à son aide, Fergiel put tous les transporter, et se dirigea vers le village.
Mais Fergiel eut une mauvaise surprise en arrivant au village. Les villageois avaient fait la fête fort tard et étaient tous toujours réveillé. Malgré toute la discrétion dont il faisait preuve, il fut vite repéré. Lorsqu’ils comprirent qui venait leur rendre visite tous les soirs, les villageois furent en colère. Ce n’était que cet être répugnant qui venait toutes les nuits, celui qu’ils avaient chassé il y a plusieurs années parce qu’il n’était pas comme eux. Certains rammassèrent des pierres, et les lancèrent dans sa direction.
-Vas-t’en ! On ne veut pas de toi ici !
-Un être aussi immonde que toi ne peut pas s’approcher de nos enfants, tu leur feras peur !
-C’est certainement pour nous jouer un vilain tour, pars et ne revient jamais !
Mais alors que les villageois se rapprochaient de plus en plus de lui pour lui faire quelque mal, tous les enfants du village se mirent autour de Fergiel, se tenant la main, comme pour faire une barrière pour le protéger de leurs parents. L’un d’entre eux, parla pour tous, et à chaque parole qu’il disait, tous les autres acquiesçaient pour bien montrer qu’ils pensaient comme lui.
– C’est vous les êtres immondes, qui n’êtes pas beau ! Et c’est même pire, parce que vous, c’est votre coeur qui est moche, à rejeter quelqu’un qui est différent de vous ! Alors que lui, ce gentil monsieur, il vient tous les soirs, il nous aide, nous fait des cadeaux depuis des mois, alors qu’il n’a jamais rien demandé en retour ! Alors, ces pierres que vous voulez lui jeter, c’est sur vous que vous devirez les lancer !
Les villageois, en entendant ces mots, restèrent bouche bée. Ils rendirent compte que leurs enfants avaient raison, et que leur peur, la répulsion que le corps différent de Fergiel, les avaient rendus encore plus horrible que simplement ce corps difforme. Ils s’excusèrent tous, et invitèrent Fergiel à passer le reste de la fête avec eux. Mais au petit matin, Fergiel disparut. Il ne réapparut plus jamais au village. Finalement, les villageois entendirent plus tard qu’il avait été aperçu dans un village plus loin, offrant des cadeaux aux enfants, et rendant service aux villageois. Il le fit dans beaucoup de villages de la région, jusqu’à ce qu’il devienne très vieux et ne put plus se déplacer. Depuis, les adultes, pour se rappeler cette histoire, offrent des cadeaux à leurs enfants en décembre. Et plus jamais, dans cette contrée, un enfant ou un homme différent de la normale n’est traité avec mépris. Bien souvent, on l’appelle d’ailleurs Fergiel, et à chaque solstice, il reçoit une pluie de cadeaux de son village.
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Je n’aime pas Noël… Mais j’adore ton conte. Joli, poétique, touchant. Une belle histoire bien plus sympathique que les niaiseries que l’on nous sert chaque année en Décembre.
Je ne suis pas fan de Noël à la base non plus je dois dire. Je trouve que c’est la période la plus hypocrite de l’année, où les gens se battent comme des chiffoniers dans des magasins pour des cadeaux, et d’autres comportements abjects qu’on peut voir. C’est la période de l’année où le taux de suicide/dépression est le plus élevé. C’est pour cela que je n’ai pas écrit des histoires avec juste le père noel qui débarque comme par magie (l’année dernière si, un peu, mais dans celui de l’année passée le but était plus de m’attaquer à des autres problèmes sociétaux). Ici, je voulais montrer que les enfants ne voient pas les choses de la même manière, mais à force de voir le comportement des adultes ils calquent leur comportement dessus.
Très beau!
Merci 🙂
Merci pour ce joli compte Greg ! J’étais un peu étonné qu’il n’ait pas reçu de flattr, du coup je me suis empressé de réparer cette injustice 🙂
Content de savoir qu’il n’y a pas que moi que cela choque que le Père Fouettard soit noir. J’en parlais avec des Français sur Diaspora, et ils n’étaient même pas au courant de ça. Apparemment, c’est encore une histoire Belge (enfin, je pense qu’aux Pays-Bas ils ont le même problème).
Faudra que tu lises ce conte à Henry, je suis sûr qu’il adorera !
Merci pour le flattr! (ben comme je disais un peu dans mon dernier billet, pas beaucoup le moral, et j’ai beaucoup moins de lectures, surtout sur mes histoires qui ne semblent pas attirer les foules).
Ca te choque de voir un ramoneur noir? 🙂 (ou alors ta phrase manque une négation :p ) Il y a aussi l’unesco, pas seulement en Belgique donc, que cela pose problème. Ils disent que ce folklore est raciste, alors que bon, un ramoneur blanc comme neige, jamais vu!
De rien ! Grâce à mes derniers billets, j’ai juste assez pour distribuer plein de flattr à travers l’internet pour ce mois-ci ! o/ (Oui je comprends, mais essaie de pas trop t’attacher à ça. Je sais que c’est pas évident et que ça ferait du bien d’avoir plus de visites, mais bon. Continue d’écrire, quoiqu’il arrive, comme dirait Neil Gaiman)
C’est vrai que j’étais un peu fatigué. J’avais lu le texte ce matin, et j’avais oublié que tu parlais de ramoneur en fait. Mais le problème est qu’on ne le précise pas que c’est un ramoneur. ‘fin moi je le savais pas. On m’a toujours dit que c’était son serviteur qui punissait les méchants enfants (à coup de fouets, en plus)…
Bref, moi je trouve ça raciste, car ce n’est pas clair du tout sur ce point, et ça devrait l’être. Toutes les traditions ne sont pas bonnes à prendre, hein.
Pour les ramoneurs blancs comme neige, ben j’imagine qu’ils doivent se laver de temps en temps ? N’importe comment, si j’étais ramoneur je le prendrais mal ! 😛
Superbe! C’est vrai les enfants sont bien plus acceillants et ouverts vis à vis d ‘ une personne différente.