Petit Jean regardait ses menottes avec dépit. Son ami Robin était déjà emprisonné depuis plusieurs semaines et leur comparse Frère Tuck en fuite dans on ne sait quel pays. Ces bouts de métaux qui entravaient ses poignets lui faisaient horriblement mal. Il ne savait pas à quoi s’attendre. Robin était maltraité dans sa détention, recevant un sort pire que les criminels, n’ayant accès à rien, même pas à ses livres. Petit Jean se demandait s’il subirait le même sort, qu’on le traiterait avec une violence que même les plus grands tueurs ne subissent pas de leurs geôliers. Pourtant, il n’avait tué personne. On le traitait comme le pire des voleurs alors qu’il n’avait rien subtilisé.
Son crime ? Vouloir partager connaissances et culture à tout le monde. Il ne faisait que participer avec ses confrères à l’élaboration d’une plate-forme qui permettait à tous de pouvoir échanger biens culturels et connaissances. Et il est là, menottes aux poignets, parce que les amis du Prince Jean se faisaient un peu moins d’argent à cause de cette plate-forme, et que malgré celle-ci, ils continuaient à s’enrichir grassement sur le dos des auteurs. Leur avidité sans fond a tout fait pour continuer à amasser une montagne de pognon, et écraser toute contestation ou autre forme de partage.
On leur réclamait 46 millions de pièces d’or pour réparer leur crime, parce qu’on avait estimé que c’était le montant dont les amis du Prince avaient été lésé. Les sbires du Prince le tourmenterait dans son oubliette pendant dieu sait combien de temps pour son crime. Et moi je suis là, ébahi. Je dirais même triste. Petit Jean, qui se battait pour une société basée sur le partage, qui se battait pour cet idéal, traité comme le pire des voleurs. Accusé du crime de partage.
Ce petit texte n’est pas une fiction. Hier soir, Peter Sunde a été arrêté. Son crime est d’avoir participé à l’élaboration de la plate-forme Pirate Bay. Et je suis triste. Parce qu’il se battait pour son idéal, et avait même créé une nouvelle manière de rémunérer les auteurs qui distribuaient leurs oeuvres librement, à savoir le système que vous trouver sur ce blog : Flattr. Peter Sunde n’a rien volé. Il n’est rentré chez personne pour subtiliser de l’argent ou un quelconque bien. C’est pourquoi je soutiens les initiatives sur la toile visant à le faire libérer. Et faites juste comme moi : une petite photo, comme vous le voyez ici, avec ce fameux hashtag #freebrokep.
Partagez ensuite votre photo sur tous les réseaux sociaux, faites du bruit autour de vous. Parce qu’il faut bien faire comprendre à tous ces lobbyistes que non, le partage n’est pas un crime.
Vous pouvez également suivre la page facebook dédiée: freebrokep, utiliser la bannière ci-dessous et la mettre comme photo de couverture, afin que cette affaire soit le plus visible possible.
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Crédit photo Eirik Solheim pour la bannière et myself.
Après Robin des bois, il y eut Diderot et Dalembert ils voulaient que la connaissance fût à portée de tous et écrirent l’Encyclopédie, mainte fois censurée par Etat et Clergé…..et après il y eut la Révolution….J’ai pris un fameux raccourci mais ça m’a fait penser à ça ….peut être qu’il y a de l’espoir. Merci pour tes réflexions. MH