Le jour où Bruxelles bruxella encore plus

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Je dois dire que j’ai hésité à écrire sur mon blog depuis que notre belle Bruxelles a connu cette attaque. D’ailleurs, hier, je m’étais décidé à ne rien faire. A vrai dire, j’ai passé presque toute ma journée à répondre à des textos, des messages sur bon nombre de réseaux. Ce n’était pas spécialement fort agréable. Ma compagne venant de Suisse, sa famille et ses amis étaient inquiets, et elle, en plus Bruxelles, pas forcément joignable.

Globalement, j’ai déjà dit toutes mes pensées sur ces attaques. Que ce soit en janvier dernier, mais aussi en novembre. Même si elles se sont rapprochées, que ma famille et amis auraient pu être en danger, ma vision n’a pas changé: répondre à la haine par la haine ne résoudra rien, bien au contraire, elle ne fera qu’accentuer le problème.

J’ai été fort touché par tous les messages qui me sont parvenus. Certains venant jusque du Canada. Ce n’est réellement que hier soir, où le franc est tombé pour moi. Je me suis rendu compte que si ces attaques avaient été perpétrées quelques années plus tôt, je ne serai certainement pas en train d’écrire ce message. Je passais tous les jours à Maelbeek à cette heure-là pour aller travailler. Il m’a fallu une bonne heure pour enlever ce sentiment infect qui me parcourait. Parce que je le devais. Parce que le danger, pour moi est toujours devant nous et non derrière.

Je suis réellement inquiet. Parce que les conséquences de ces attaques se font déjà sentir. Lorsque je vois les commentaires de certains compatriotes, j’ai peur. Les amalgames vont bon train. J’ai peur pour mes amis qui viennent du Maghreb, j’ai peur pour mes anciens collègues. Pour ceux qui ont une philosophie de vie différente. Déjà, lors des attaques à Paris, certains n’osaient plus sortir de chez eux, devenus la proie d’insultes et de menaces. Ici, étant encore plus proche, ce sera pire. Et lorsqu’on voit que le hashtag stopislam supplante tous les autres, surtout ceux qui parlent de solidarité et de paix en terme de tweets, j’ai peur. Je vois déjà des personnes acclamer les membres de la N-VA (un parti de droite dure, qui est au pouvoir chez nous et dont certains ne cachent pas leur sympathie pour le 3ème Reich) les appelant à faire le ménage.

Je vois déjà des discours sécuritaires appelant à restreindre nos libertés de la part de nos hommes politiques. La Belgique, si on ne fait rien, prendra le même chemin que la France. Un état d’urgence permanent, les citoyens mis sous surveillance. C’est cela qui me fait le plus peur. Chaque fois qu’un acte barbare a été commis, nos libertés ont chaque fois drastiquement diminuées.

C’est vrai qu’on a peur, qu’on a mal. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes humains après tout. Que ce qui touche les uns touche les autres. Mais si on se laisse submerger par la peur, au point de céder à cette panique primaire et bestiale, nous perdons notre capacité de raisonnement. Et c’est cela qui est le plus dangereux. En se laissant aller, on ouvre la porte à toutes les dérives.

C’est pourquoi je voudrais porter l’emphase sur ces merveilleux élans de solidarité qui ont émergé hier dans la capitale. Nombre de personnes qui proposait d’ouvrir ses portes à celles et ceux qui ne pouvaient pas rentrer chez eux. Aux personnes qui ont accouru donner leur sang. A celles et ceux qui portaient des messages d’amour. Pour moi, ce n’est que par ces élans que l’on peut combattre le terrorisme: en rendant ce monde plus beau.

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Image de Michel Discart sous licence CC BY-SA

2 Comments

  1. J’aime ton titre car c’est vraiment ça, on reste soudé et unis encore une fois.

    Je me fais aucun soucis pour tous ces gens disant déjà des horreurs et des débilités, tout comme les terroristes qui ne représentent pas une religion, ces personnes ne représentent pas non plus l’humanité (et généralement les gens ne pensant pas cela se taise, malheureusement, car ils ont clairement autre chose à faire que de réagir à chaque article de presse). De plus ces gens n’ont pas attendu ces attentats pour cracher leurs haines, lisant souvent les commentaires pour rigoler, c’est toujours les mêmes que je vois écrire depuis des mois et des mois. Mais c’est pas parce qu’ils crient le plus qu’ils représentent le plus grand nombre. Une personne qui gueule se montre toujours plus que dix personnes se taisant.

    Cela me fait toujours pensé à mon prof d’histoire de ma rhéto qui nous mettait en garde contre les parties politiques « yaka », il n’y qu’a mettre les étrangers dehors, yaka quitter l’UE, yaka fermer les frontières, yaka si, yaka ça. C’est malheureusement des parties qui montent de plus en plus qui utilisent ce genre de chose (Lepen, Geert Wilders, Trump (bien que lui c’est une catégorie a part)) mais j’ai encore confiance en nous pour pas tomber totalement dedans.

    Je suis aussi assez heureux que pour le moment notre gouvernement ne tombe pas dans la folie ou dans la récupération (pas comme un autre pays…), cela viendra peut être (surement…) mais pour le moment ils savent garder la tête un minimum froide.

    Bref…
    Les belges gardent la frites, c’est naze comme blague mais ça fait rien 😉

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