Je suis de retour…

Salut toi, tu vas bien ? Tu croyais t’être débarrassé de moi ? Eh bien non ! C’est vrai, cela fait des plombes ! Mon dernier billet, qui n’était autre que l’interview de Pouhiou, date de juillet 2017. Oui, il s’en est passé du temps. Et je suis de retour, mais point pour vous jouer de mauvais tours (pour paraphraser les méchants d’un jeu célèbre qui consiste à attraper des tas de pixels sur un écran).

Déjà, ne te formalise pas du ton que j’emploie. J’ai préféré m’adresser à toi, directement, cher lecteur, plutôt que d’utiliser ce vouvoiement formel que nous employons à longueur de journée. Et puis, ce billet sera un peu plus intime, je vais un peu t’expliquer mon absence, donc je trouve que te parler en direct, sans chichi, est le moyen qui convient le mieux.

Ne t’inquiètes pas trop, je vais pas trop rentrer dans le 3615 ma vie. Mais certains points doivent être dits selon moi. Ce que je vais te raconter fait aussi partie de mon parcours d’auteur, même si des tas d’autres éléments extérieurs se sont rajoutés au fur et à mesure au cours de mes mésaventures.

Fin 2015, quelques mois après la sortie de mon dernier livre, J’ai pris des tas de petites blessures. Je ne te raconte pas le nombre de messages m’invitant à parler de mon parcours d’auteur dans des ateliers, des propositions d’interviews, des invitations à des salons,… qui m’avaient ultra emballé, mais qui au final, n’ont jamais eu de suite. Et bien que des je recevais pléthore de messages de soutien, de remerciements pour cet ouvrage, je me sentais bien seul. Être écrivain est un boulot solitaire à la base. Mais quand tu te lances seul, en autoédition (ça veut dire pas comité de lectures, de relecteurs avisés, d’aide pour tout et n’importe quoi), les messages ne suffisent pas. Je n’ai eu que le soutien inconditionnel de ma petite maman et de mon ami Yves, qui corrige la majorité des mes écrits. Pour le reste, la famille, les amis plus ou moins proches, rien, si ce n’est des coups dans le dos, me traitant de rêveur, de père indigne… (je te laisse imaginer la suite, c’est pas triste). J’avais beau me dire que j’avais eu raison de publier mon histoire avec les messages reçus, je ne me l’avouais pas, et même si je n’en veux toujours à personne, j’étais fortement blessé.

Le temps a quelque peu passé, les blessures continuant à faire leur effet, résultant en une perte de motivation de plus en plus conséquente. Cela fait deux ans maintenant qu’un manuscrit fini prend la poussière et attend sa dernière relecture. Et même si je finalise l’ouvrage, je ne suis pas encore sûr de le publier en papier, tant cela peut me prendre de l’énergie. Les sous ne rentrant pas avec mon activité, pour soulager ma compagne qui avait toutes les charges du couple sur les épaules,j’ai repris un boulot en 2017. Encore moins de temps à consacrer à l’écriture. C’est en prenant ce travail que j’ai complètement stoppé d’écrire, mettant juste les épisodes de « l’aube d’un monde meilleur  » sur Wattpad.

Internet est devenu un élément anxiogène durant cette période. Déjà, le quizz à deux balles entre deux articles putaclics (d’ailleurs, coucou Sudpresse), et tous ces messages alarmistes me donnaient la nausée. J’ai commencé à avoir peur du bouton de notifications sur les réseaux sociaux, de voir aussi nombre de messages « à quand la suite pour l’histoire un tel ? », me promener sur le net était devenu un calvaire.

Et j’ai accumulé, encore et encore. En octobre 2018, mon anxiété est devenue constante, je me remettais à vomir tous les matins en me levant. Et malgré les avertissements de mon corps, qui m’indiquaient qu’il fallait que je fasse une pause, j’ai continué à tirer la corde, jusqu’à ce qu’elle craque en janvier de cette année.

Si tu as lu « Salut, moi c’est Greg », tu peux t’imaginer que ce fut extrêmement dur pour moi. M’arrêter totalement, devoir reprendre des médicaments, je l’ai vécu comme une défaite. Mais j’ai cependant beaucoup de chances, mon vécu m’a permis de mieux appréhender le schmilblick,  et je suis très bien suivi.

J’ai découvert des tas de choses sur moi-même ces derniers mois, des événements qui étaient anodins pour moi se sont révélés en fait des éléments qui m’ont conduit dans cet état. Et j’ai commencé à remuer un peu toute cette mélasse bien dissimulée au fond de moi. Je recommençais à remonter la pente. Mais toujours pas moyen d’écrire la moindre ligne, malgré que ça me démangeait. Finalement, il y a quelques semaines, j’ai demandé de l’aide à une association qui promeut la culture libre, me disant que je pourrais être entouré, d’avoir peut-être les coups de pied au cul nécessaire. Mais cette association, qui a peu de moyens et d’effectifs a dû décliné ma requête. J’étais je dois dire assommé lorsque j’ai lu ce mail de refus. La dernière goutte d’envie de continuer mes projets d’écriture était partie.

Jusque vendredi dernier.Lors d’une discussion en soirée avec ma chère et tendre, j’ai entendu les mots que je désirais tant entendre de sa si douce voix : « j’ai envie de te voir réussir ». Il ne m’en a fallu pas plus. Samedi, je mettais mon site en mode maintenance et me suis mis à faire du nettoyage (d’ailleurs, j’espère que tu apprécies le redesign du site, je me suis assez bien amusé en le refaisant). Et je vous écris cette petite bafouille pour vous annoncer que oui, je suis de retour.

Je ne sais pas encore comment va se passer la suite. Étant encore assez faible, avec beaucoup de choses à reconstruire et ayant des nuits difficiles, je posterai à mon aise, en prenant mon temps. Mon contrat avec Atramenta s’arrête en septembre pour Salut, moi c’est Greg, j’ai envie d’y apporter des retouches, mais publier du papier, tout seul, me semble encore difficile. Je ne sais donc pas comment se passera la suite pour cet ouvrage. J’aimerais tant finaliser l’aube d’un monde meilleur aussi, que j’aimerais bien tenir entre mes mains, mais la raison du dessus…

Tu verras qu’il y a quelques changements sur le site. Déjà, j’ai retiré la majeure partie des outils de micro donations, pour ne me consacrer qu’à Liberapay et des dons Paypal. Déjà, je n’ai plus assez de temps pour tout gérer, certains systèmes se sont cassés la gueule selon moi, et je ne te ferai pas subir l’infamie de subir quelques pubs avec µtip. Ma communication sera plus lente sur les réseaux sociaux, également. Je serai cependant plus facilement joignable sur Mastodon, et dans quelques temps Wattpad.

En tout cas, j’ai des tas de diatribes à déblatérer. Ma colère ne s’est pas calmée envers ce monde déshumanisé. J’ai pas mal de choses à dire sur le sujet. Et j’ai trop envie de reprendre l’écriture d’une histoire qui traine sur Wattpad depuis des lustres. Donc, ce sera peut-être lent, mais ma tête fourmille d’idées, comme toujours, donc il y a de quoi pas mal bosser.

Bref, je suis heureux d’avoir pu t’écrire ces lignes. Heureux de te retrouver. Et j’espère que je pourrais te partager encore moult diatribes et histoires très rapidement.

A très bientôt.


Je voudrai terminer ce billet en le dédicaçant à Cédric Génin et Nicolas Samain. Merci pour votre précieux soutien, qui m’est d’une très grande aide. Sans vous, je ne pense pas que je serai en train d’écrire ces lignes mais encore en train de ruminer sur mon triste sort. Merci à vous deux.

Photo by CreditScoreGeek sous licence CC BY-SA

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7 Comments

  1. Super, mon fils ! Fière de toi ! J’attends avec patientience tes écrits.

  2. Wahou, Juillet 2017 !! Tain comme le temps paaaaasse…

    Tu te mets au « tu », comme moi ? C’est beaucoup plus sympa.

    Aaaaah oui, les messages, les invitations, qui ne sont au final que du vent, ça fait mal à la « pompe à sentiments », comme l’écrirait l’écrivain Cetro (que j’adore). C’est pas cool. J’ai connu ça moi aussi. C’est vrai qu’en tant qu’écrivain indé, on se sent seul. Souvent. Trrrrrèèèèès souvent, même. Blessé, aussi. C’est ça, la vie d’écrivain (bienvenue au club).

    Après, ma situation est différente de la mienne. Mais la mienne est tout autant « bancale », financièrement parlant — et aussi émotionnellement (mon père psychotique paranoïaque atteint de syllogomanie, ma mère aveugle, et je vais arrêter là).

    Tu soulignes avec beaucoup de lucidité ce que j’avais constaté moi aussi depuis quelque temps déjà : qu’internet est devenu quelque chose de hautement anxiogène, où tout le monde se tire dans les pattes, crache sur la gueule du voisin. Bien sûr, ne pas généraliser, mais franchement, les fois où je me débranchais (et ça m’arrivait de me déconnecter des jours entiers), je remarquais une NETTE amélioration de mon état général. Et (bonus !) ma créativité s’emballait de nouveau.

    « Je posterai à mon aise, en prenant mon temps. » Oui ! C’est la bonne attitude. En tout cas, c’est la meilleure pour moi. C’est ce que je fais désormais. Et franchement, avec les trois pelés et un tondu qui m’achètent mes livres, ça m’épargne beaucoup d’énergie et de temps à lutter pour mes c*** dans une tasse à café (oui c’est très élégant, mais c’est un peu « mon » expression, « ma » touche ^^).

    Laisse de côté internet, qui t’angoisse et te stresse (comme moi souvent). Et consacre-toi D’ABORD à toi, ta compagne qui t’aime et qui veut que tu réussisses, à ta famille, et la créativité, peu à peu, reviendra. C’est en tout cas ce que moi j’ai fait et ça a marché 🙂

    Courage à toi et, même si tu as l’impression de te sentir seul parfois, tu ne l’es pas. Je t’envoie plein de belles vibes pour la suite !

    • Je voulais dire « TA situation est différente de la mienne » (mais je sais que tu avais compris XD)

    • Merci pour ton message AnnaJo.

      Bien sûr qu’internet est anxyogène, c’est devenu le déversoir de l’humanité. Je comprends ta situation avec ton papa, la mienne est pas triste non plus.

      Oui, je veux changer de ton pour une bonne partie de mes billets. Et faire un petit mix avec le ton que j’utilise dans mon rantbook sur wattpad. ça me plait beaucoup d’écrire comme cela. C’est plus intime, et pour l’autre partie, c’est plus fun.

      Bisous.

  3. Bonjour Grégory,

    Félicitations pour ton retour ici et tous les efforts que tu déploies pour maintenir le cap ! Celui d’un vrai « Rebel Empathique » ;-), sur le chemin de sa mission de vie.

    2019 a tiré sa révérence pour faire place à une page blanche que je te souhaite de remplir des plus belles promesses. Bonne continuation et joyeuse année 2020.

    Cédric.

    • Bonjour Cédric,

      Je te remercie pour ton message. C’est un peu grâce à toi et Nicolas que je tiens la tête hors de l’eau. Eh oui, comme expliqué lors de notre entrevue hier, c’est plus un nouveau livre à écrire qu’une simple page qui se tourne. Mais « ça va d’aller » comme le dit si bien notre « Freddy tougeaux national ».

      Bien à toi,

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