Ecrire en sortant des sentiers battus

C’est vrai, il y a certainement des personnes qui rient en voyant mes idées, mes rêves, mes objectifs. Des personnes m’encouragent, d’autres se moquent. On me dit que je suis trop idéaliste, bisounours, kamikaze. C’est vrai dans un sens que c’est kamikaze, mais je veux essayer. Je veux croire à un autre modèle et le tester. Peut-être que oui, je me casserai la figure. On doit se dire que je suis trop optimiste car je n’ai pas des milliers de « followers », puisqu’on juge la réussite d’une personne sur le net à son nombre de suiveurs ou au nombre de fois que son article est partagé. Mais je veux y croire, je veux essayer. Tous les jours, j’écris. Sur tout, sur rien, et même si je ne publie rien, parce que soit ce n’est pas fini soit que je ne suis pas satisfait, j’écris. Parce que mes petites histoires, même si elles ne sont pas encore toutes visibles, je les travaille, je les peaufine. Écrire, ça me démange, ça m’anime au quotidien.

Je suis sûr que des personnes rient de mes billets ou de mes petites histoires, je n’ai pas de doutes là-dessus. Mais au moins, même s’ils m’ ont trouvé ridicule, ils auront ri. C’est vrai que mes articles ne sont pas beaucoup partagés parmi mes contacts, surtout sur Facebook. Que les personnes qui étaient ou sont proches de moi, que je considère comme des amis ou de ma famille, ne lisent pas ce que j’écris, ne le partagent pas, ou ne me donnent pas leur avis. Il y a des jours où ça me frustre c’est vrai, surtout lorsqu’on voit que plusieurs jours, semaines ou mois plus tard, ils partagent des idées et articles similaires. Il y a des ces jours où le moral baisse, en constatant cela, comme je l’ai écrit dans le blues du blogueur. Mais chaque partage, chaque j’aime, est une petite victoire. Parce qu’on a aimé ce que j’ai écrit. Chaque Flattr me met du baume au cœur, et ces derniers jours, des victoires de ce genre, j’en ai eu de plus en plus. Ce mois de juillet est le mois où j’ai eu le plus d’encouragements, de remerciements, et de ces petits clics apportant quelques centimes. Que ma maman arrive chez moi et me dise qu’elle veut me soutenir et essayer ce système fut une grande victoire. De voir ce petit message d’une collègue pirate qui m’annonce que je l’ai convaincue, et qu’elle m’envoie en remerciement son premier Flattr, et bien ça m’a mis du baume au cœur.

C’est vrai qu’on doit me prendre pour un cinglé. De tout donner, en ne comptant que sur la générosité et la responsabilité des personnes qui me lisent. Mais je suis comme ça. Pour moi, partager et donner est plus important, ce sont des valeurs qui me définissent. Je n’ai pas grand-chose, mais ce que j’ai, je le partage volontiers si je peux le permettre. Et selon moi, ce que j’ai de plus riche et de mieux à donner, c’est ma plume, ma fureur d’écrire et partager mes idées. C’est vrai que j’ai beaucoup de doutes, on peut s’en douter dans mon billet sur « le mur administratif »,et que me lancer tête baissée dans ce genre de chose est prématuré.

Et oui, je ne veux pas faire comme les autres. Je veux donner. Je veux partager. Je ne veux pas vous imposer quoi que ce soit, en monétisant ce que je fais avec des systèmes qui sont contre mes valeurs. Et on me regarde comme un extra-terrestre, comme un marginal, parce que je ne veux pas passer par un système d’éditeur classique ou que je ne monétise pas avec de la publicité. Parce que, pour moi, ces systèmes sont périmés, ils sont décadents et toutes ces personnes qui ont un tant soi peu de pouvoir ou de notoriété s’accrochent à ces acquis qu’ils ne veulent pas lâcher. Je veux croire qu’il est possible de retourner à ces valeurs d’antan qui nous étaient si chères par le passé. Hier, ma compagne m’a envoyé un petit texte qui me conforte dans mes idées, en me disant qu’elle trouvait que cela me définissait :

« Le signe de courage, en cette époque de conformisme, est la capacité de rester fidèle à ses convictions – non pas par entêtement ou par défi (ce qui est un réflexe de défense, et non une preuve de courage), ni pour avoir raison envers et contre tout – mais simplement parce qu’elles représentent les valeurs auxquelles on croit. » – Rollo May.

Et donc oui, je continuerai à donner, je continuerai à partager, par monts et par vaux, qu’il pleuve, qu’il vente ou que la tempête fasse rage autour de moi. Je dois juste voir comment je peux faire, comment y arriver. Mais quoiqu’il arrive, je le ferai. Parce que je suis intimement persuadé que le fait de donner m’apportera en retour. L’argent, ça n’est qu’un bout de papier (et encore, de moins en moins), et c’est vrai que si on regarde cet aspect-là, je suis fauché. Mais face à vos messages, vos encouragements, votre soutien, lui n’a pas de valeur. Et c’est-ce qui fait ma richesse selon moi, c’est ce qui me motive à continuer.

Je suis un utopiste. Je suis un blogueur. Je suis un auteur 2.0. Et pour moi, chaque partage, chaque j’aime, chaque favori est une victoire, une récompense en soi.

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Image de Jon Madison sous licence CC BY-NC-ND

Note: il a été très dur de choisir le titre de ce billet. Il se peut qu’il ne convienne pas tout à fait, mais à vrai dire, aucun des titres ne me convenait réellement. Au moins celui-ci se rapproche le plus de l’idée de mon billet. Je sais qu’il ressemble assez fort à ma fureur d’écrire, c’est juste pour moi un complément, la suite de ce billet.