Notre mode sociétal est fait d’une manière totalement perfide. Tout est basé sur la compétition. Il faut écraser son voisin pour sortir du lot. Si on ne le fait pas, on ne vaut rien, nous sommes considérés comme des moins que rien. Cette notion est omniprésente dans la vie de tous les jours, à tel point que c’est ancré dans chacun de nos êtres. C’est tellement présent, qu’on y participe, même inconsciemment. On veut avoir le dernier mot. On veut être le premier.
Ecraser l’autre est inculqué dès l’école. Il faut être au-dessus de la moyenne. Si tu ne fais X pour-cents, tu n’es pas éligible pour passer à l’étape suivante. Et les parents, généralement rentrent dans le jeu: si on ne se retrouve pas dans les premiers de la classe, on est bon pour passer un sale quart d’heure à la maison. Plutôt que de trouver des méthodes d’apprentissage où les enfants s’entraident les uns les autres, pour y arriver tous ensemble, il est préférable de laisser ce système à point, où seuls les meilleurs sont récompensés; et l’où on inculque la peur de l’échec dès le plus jeune âge, afin que l’enfant écrase les autres à son tour pour éviter d’être considéré comme le cancre.
Une fois l’école terminée, on reproduit le même schéma sur le lieu de travail, mais de manière encore plus vicieuse. Vous avez certainement du le vivre une ou plusieurs fois, mais ce n’est pas le collègue qui travaille le mieux ou est le plus compétent qui est récompensé et a de l’avancement. Par contre, celui qui pratique le mieux l’art de séduction envers son supérieur, tire profit du travail de ses collègues, ou tout simplement en les enfonçant plus bas que terre qui en retire toute gloriole, promotions et avantages. Et nous pouvons reproduire le schéma à plus grande échelle: les entreprises se bouffent les unes les autres afin de gagner ou d’éviter de perdre des parts de marché. Le plus petit, généralement, s’il ne pratique pas ce sport est appelé à mourir. Il n’y a pas de place de second.
Le pire, une fois rentré chez soi, le matraquage continue. Il suffit d’allumer la télévision. Actuellement, tout dans cette boite infernale est là pour nous bourrer le crâne de cette idée. Une simple émission culinaire fait l’objet de compétition: que ce soit entre les participants, qui doivent démolir tous les concurrents, à en utiliser moult coups bas, mais entre les téléspectateurs également, avec des concours pendant l’émission. Une émission de découverte de chant? Plutôt que de s’amuser à découvrir de nouvelles voix et talents, à leur prodiguer des conseils, les chanteurs en herbe se battent les uns contre les autres, pour attirer la faveur d’un « coach » qui lui même est en compétition avec ses collègues.
Continuons maintenant avec les jeux. Qu’ils soient de société ou de vidéo. Combien de jeux coopératifs existe-t-il par rapport aux jeux où les participants sont directement en compétition? Dans un magasin de jeux de société, j’ai fait le test il y a quelques mois: un seul jeu coopératif pour tous les jeux en magasin. Ces procédés de compétition sont même mis en application pour les MMORPGS, censé être un endroit où les joueurs se rassemblent pour combattre un ennemi commun. Mais là encore, soit les développeurs ont mis en place une sorte de classement appelé dans le jargon ladder, où les joueurs rentrent en compétition pour être le premier à avoir battu l’ennemi commun. Et si les développeurs n’ont pas fait ce classement, il suffit d’aller voir sur les forums de jeu pour constater que les joueurs le font automatiquement. Le seul jeu social qui semble échapper à cette funeste loi de l’univers, reste le jeu de rôles originel, ou joueurs s’associent pour un but commun.
Et les partis politiques? On voit ce procédé constamment en action: Le PS crache sur le MR et le PTB, ce dernier crachant sur les riches, etc… Mais aucun ne prend ses responsabilités, on préfère se mettre en valeur en trainant les autres dans la boue. Mais le pire, d’autres partis l’on vraiment bien compris ce procédé et mis en application de manière beaucoup plus virulente. La N-VA et le Parti Populaire sont champions de l’écrasement: que ce soit les wallons, les chômeurs, les étrangers,… Stigmatiser, écraser les autres et entretenir le sentiment de frustration parce qu’on nous vole notre travail, ou qu’on prétende une imposition d’idéologie sont devenus leur fonds de commerces. Ils bourrent tellement le crâne de leurs concitoyens qu’à force d’entendre ces inepties il les prend pour vraies et écrase à son tour les communautés incriminées.
Tout ça me fait vomir. Je ne comprends pas comment on a pu laisser faire de telles choses, comment nous avons pu être aveugle à cette imposition d’idéologie. C’est tellement ancré en nous qu’on le fait inconsciemment: même sur des réseaux sociaux, censé être lieux de communication, d’échanges d’informations et de détente, nous jouons à qui a la plus grosse avec le plus grand score d’amis ou de followers. c’est peut être inconscient, mais on le fait presque tous. Dites-moi, comment on a pu en arriver là?
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Image tirée du film American History X