Delhaize vient d’annoncer la suppression de plusieurs milliers d’emplois. Dans la foulée, Cora annonce une renégociation des conditions de travail pour réduire sa masse salariale. Et si ce n’était que le commencement ?
Notre mode de fonctionnement sociétal est à bout de souffle. La crise pointe le bout de son nez partout, et systématiquement le citoyen et le travailleur trinquent. Delhaize et Cora ne sont pas les premiers, on a eu récemment Ford et Mittal (pour ne citer qu’eux), qui continuent pourtant à engranger bénéfices et salaires mirobolants pour leurs membres de conseil d’administration. Les politiques ne s’en soucient guère non plus, continuant à offrir cadeaux fiscaux et ne se contentent que de déclarations vaseuses de types « ce n’est pas bien », sans prendre aucune mesure pénalisant ces politiques entrepreneuriales.
Et ce n’est pas prêt de s’arrêter ! A force de délocaliser, virer du personnel dans le but de garder un quelconque bénéfice, l’économie des états s’essouffle de plus en plus. Les états coupent dans les allocations de chômage, les retraites et autres prestations sociales dans l’optique illusoire de pouvoir continuer à faire vivre cette machine libérale agonisante. Pourtant n’est-ce pas un cercle vicieux ? Ces pertes d’emploi et mesures austéritaires signifient une baisse du pouvoir d’achat pour tout un chacun, donc de moins en moins de consommation, ce qui a pour résultat à une baisse du chiffre d’affaire des entreprises qui recommencent donc à supprimer de l’emploi.
Bizarrement également, on parle très peu de la robotisation du travail, que ce soit dans la presse ou par nos politiciens. Pourtant, de plus en plus de jobs sont remplacés par la technologie, et l’avancée exponentielle de cette dernière amorcera encore plus rapidement la perte d’emploi. De plus , tous les secteurs sont touchés : du manutentionnaire remplacé par un robot, au membre d’un conseil d’administration remplacé par une intelligence artificielle, de nombreux emplois sont devenus obsolètes. Aucun parti politique ne prend en considération ce changement de paradigme, même le PTB, qui se réclame être le parti des travailleurs ( à ce propos, un de mes amis pirates en lisant leur programme, s’est exclamé que celui-ci était tellement 20ème siècle) . On continue à s’accrocher à nous vieux mécanismes entrain de totalement étouffer.
D’ailleurs, durant les élections, les candidats n’avaient qu’une expression en bouche : mesure de relance d’emploi, à croire qu’il n’y a aucune alternative possible. Même Ecolo, pour l’économie d’ énergie annonçait des mesures favorisant la création de beaucoup d’emplois. Pourtant, ce n’est que poudre aux yeux et temporaires : Une fois que toutes les maison seront correctement isolées, que vont devenir ces travailleurs dans des entreprises n’ayant plus aucun contrat ?
Je me demande comment ces messieurs tels que Luc Coene, dirigeant de la Banque Nationale Belge, feront dans quelques années (pour rappel ce dernier, préconise des mesures austéritaires drastiques vis à vis de la population). Avec leurs 500 000 euros par an de salaire, ils vivent totalement en dehors de la réalité. Dites-moi, lorsqu’il n’y aura plus aucun emploi, plus aucune retraite versée, comment pensez-vous pouvoir tenir votre système en vie ?
Pour moi, il est essentiel que tout système économique se base sur l’être humain et non les chiffres. Parce que sans le premier, le second ne sait pas vivre (ce qui n’est pas le cas dans le sens inverse). C’est pourtant l’être humain qui est le plus négligé, voir totalement ignoré par les économistes et politiciens. Et avec le gouvernement de droite qui semble se former au fédéral en Belgique, on n’est pas sorti de l’auberge. Pourtant, des solutions, il y en a, et même une de taille : j’en ai déjà parlé dans un de mes billets de l’année dernière, il s’agit du revenu de base. Alors, qu’attendons-nous pour changer tout cela ?
PS : N’oubliez surtout pas de signer la pétition pour un revenu de base inconditionnel sur le site d’Avaaz, et si vous l’avez déjà signée, parlez-en à votre entourage, diffusez-la sur les réseau sociaux, car votre voix peut faire la différence !
Vous aimez mes petits articles ou histoires? Vous voulez me soutenir ou me remercier? Choisissez la façon qui vous convient le mieux!