Ce texte a été écrit il y a de cela quinze ans. Je me souviens, j’étais à l’hôpital à ce moment-là. Ce fut une des multiples tentatives pour tenter de décrire mes crises d’angoisse.
Je plonge vers le bleu infini. Je m’enfonce dans ce bleu qui devient de plus en plus sombre. Je ne peux remonter, je suis attiré vers le fond par des forces inconnues dont l’intensité dépasse tout ce qui est connu dans ce monde. Inlassablement, je m’enfonce. Je me bats, mais pas moyen de remonter: le rapport de force est inégal. Je me débats, j’essaie de me délivrer de cet envoûtement! Mais je ne peux pas.
Lentement je descends. Il ne fait plus bleu, il fait noir. Je n’arrive plus à respirer. Je me débat de toute mes forces, tentant vainement de remonter. L’angoisse monte, grandissant comme une énorme boule de feu dans mon ventre, déchirant tout mon être et qui ne cesse de croître. J’ai mal! J’ai l’impression que tout mon être n’est que boule de souffrance, l’angoisse détruisant tout, brûlant tout en moi. Au plus je m’enfonce, au plus la douleur s’installe en moi, tel un milliard de poignards plantant tous leur lames dans mon pauvre être déjà plein de douleur et de souffrance.
Je hurle! Toute ma douleur, toute ma souffrance et mon désespoir mais personne ne m’entend. Je suis seul, incroyablement seul dans la profondeur des abysses. Je comprends que la fin est proche et que je n’en aurai plus pour très longtemps. Mais je ne peux m’empêcher de me battre. Je ne veux pas mourir! Maintenant la torpeur m’envahit. Je m’enfonce vers la mort. Je voudrais tant remonter, retourner à la vie pour pouvoir goûter à ses joies et plaisirs. Mais la torpeur m’envahit de plus en plus. Mes sens ne répondent plus. Au plus je m’enfonce, au plus je me rapproche de la mort, au plus je deviens paralysé, au plus je deviens inerte. Lentement, ma descente dans les abysses continue et me rapproche vers la fin de mon existence. Encore un mètre, deux mètres,…
8 Juillet 1998
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