Le mécénat, c’est loin d’être has been !

Je suppose que vous avez déjà entendu parler du concept de mécénat. Du fait de supporter un artiste, un projet, en y apportant une aide financière. Le nom du concept vient de Mécène, qui a consacré sa fortune à promouvoir les arts et les lettres. Je vais pas aller plus loin dans le concept, car il y a un outil sur internet qui s’appelle Wikipédia, et je pense qu’il vous expliquera tout cela mieux que moi.

crowdfunding

On pourrait croire que ce concept deviendrait désuet pour la littérature, le cinéma,… qui sont devenus des business gigantesques, brassant des millions, souvent au détriment de l’écrivain, l’éditeur se prenant la plus grosse part du gâteau. Il n’en est rien ! Au contraire, n’importe qui, maintenant, peut devenir mécène ! De nouveau, les technologies actuelles permettent de telles choses, et de se passer des intermédiaires phagocytant l’artiste et son travail. Et plus besoin de donner énormément, car avec ces nouvelles techniques, c’est la masse de supporters, ces mécènes 2,0, qui font la différence. Le terme exact de ce type de mécénat est le financement participatif, souvent utilisé par son terme anglais : crowdfunding. Vous supportez un projet, en envoyant une petite somme, et selon ce que vous donnez, vous recevrez une contrepartie.

Bien sûr, vous pouvez être totalement altruiste et faire un don pur et simple, mais je ne reviendrais pas sur ce point dans ce billet (par contre si vous voulez me faire un don, ne vous gênez pas, je vous annonce que j’accepte dollars, roubles, zeuros, billets de Win For Life et les bananes). Je vais vous parler de deux types de crowdfunding, le premier que j’appelle le type « kickstarter » et le second, qui est beaucoup plus axé sur la création artistique, le type « patreon ».

Avant de rentrer plus loin dans le sujet, je voudrais vous rappeler de garder en tête que quoi que vous donniez, vous obtiendrez toujours une contrepartie, et ce même si c’est un projet à vocation sociale.

Ce que j’appelle le type « kickstarter » est en fait le Crowdfunding classique. Vous avez un super projet mais pas un kopec, vous faites donc un business plan de la mort et faites un appel de fond. Cela peut être pour le développement d’un logiciel (d’ailleurs, cryptocat a besoin d’aide, voyez par ici), ou pour des choses nettement plus triviales telles que la bonne salade de patate de tonton Marcel (qui a reçu des milliers de dollars !). Mais ce type de financement peut servir à d’autres finalités ! Pouhiou, pour le deuxième tome de son roman dans le domaine public Noénaute a lancé une levée de fonds : les personnes ayant contribué avaient, par exemple, le privilège d’avoir le roman dédicacé en avant-première.

Mais le financement participatif peut servir à des causes nettement plus sociales. J’ai vu sur le net, il y a quelques jours, une personne de mon ancienne école lancer un appel de fonds pour créer une plaine de jeux pour enfant, dans son île grecque. En contrepartie du financement, vous recevez au minimum un remerciement, mais au plus vous contribuez, au plus la récompense sera grande. Je vous invite à aller jeter un coup d’œil sur son projet, par ici. Et puis, pour ce type de chouette projet, a-t-on réellement besoin d’une récompense ? Je pense que savoir qu’une petite aide financière pour des enfants, et de les voir s’épanouir n’est pas une récompense en soi ? Bref, je m’égare, passons à l’autre type de financement, le style « patreon ».

Patreon est un système donc où vous devenez le patron d’un artiste. Cela peut être un auteur de Bandes dessinées comme un cinéaste, un streamer,… Il y a deux méthodes : la première, être payé par mois, et certains artistes gagnent assez bien leur vie avec ce système, ou être payé à la création, comme par exemple, Ploum, qui gagne quelques sous par nouvelle qu’il publie par ce système. Le gros désavantage de Patreon, selon moi, est qu’il est exclusivement unilingue, américain, et donc exclusivement en dollars. Mais il existe un équivalent francophone, appelé Tipeee, qui se calque sur le même principe. D’ailleurs, Usul, grand youtuber, a préféré ce système à la publicité, et récolte par vidéo environ 2300 euros. Vous me direz que c’est peut être stupide de financer ces personnes, qui de toute façon, mettrons publiquement leurs créations quelque part. Et bien non, et ce pour plusieurs raisons : Ces personnes, premièrement, respectent déjà nettement plus leurs suiveurs, en ne les accablant pas de vilaines publicités « laveuses de cerveaux lobotomisantes ». Ils vous donnent le choix de les soutenir ou non, alors que pour aller voir le dernier blockbuster trop hype vous serez obligé de débourser au minimum dix euros. Vous restez maître de votre « consommation », en donnant selon vos moyens, coups de cœur et envies. Et ce qu’ils créent, écrivent, réalisent, leur prend du temps, pendant ce temps-là, les sous ne rentrent pas. Et s’ils doivent se consacrer à avoir un travail alimentaire, soit la qualité de leurs œuvres baissera, soit celles-ci se feront plus rares.

Alors oui, j’ai déjà pensé à lancer une telle chose pour moi, pour mes projets, et je dois dire que j’y réfléchis encore. Mais il y a des questions, qui pour l’instant restent sans réponse. J’ai pas mal de projet en tête, certains, j’en ai déjà fait part ici, mais des idées d’écrits, de bouquins, j’en ai des tas, et ma liste d’idées ne cessent de s’allonger. Et je me suis dit que je ferais bien le test, et d’aviser pendant la première campagne, si elle est concluante de lancer une telle aventure. J’ai donc demandé à plusieurs organismes en Belgique, que ce soit ma caisse d’allocations ou le FOREM, s’il était possible de lancer une campagne de crowdfunding en étant au chômage, et si elle fonctionne, de quitter celui-ci. Personne n’a su me répondre. Comme quoi, en Belgique, on est encore loin de réfléchir à ce nouveau type de financement.

Voilà, je pense avoir fait le tour de la question, en tout cas de ma vision du financement participatif. J’espère que vous avez compris l’importance de financer de tels artistes et créateurs, qui laissent leurs œuvres en libre accès pour tous, et qui veulent montrer qu’on peut partager et apprécier de la culture autrement que par la vision de vieux lobbys décadent. Alors, n’attendez-plus, devenez mécène 2.0 !

Vous aimez mes petits articles ou histoires? Vous voulez me soutenir ou me remercier? Choisissez la façon qui vous convient le mieux!

Image de Rocio Lara sous licence CC BY-SA

One Comment

  1. J’adore vraiment ce type de financement!
    Ce que j’aime le plus avec cela c’est le « donne ce que tu peux (ou ce que tu juges) » et pas le « c’est 20eu le DVD » qu’on a avec les magasins. Parce qu’au fond on peut vouloir participer au financement d’une série/youtubeur/autre parce qu’on l’apprécie mais tout le monde l’apprécie d’une manière différente.
    J’adore Game Of Thrones (niveau grosse production) ou certains youtubeurs (ou bloggeur) et je suis prêt à payer pas mal pour voir cela, mais il y a d’autre chose que j’aime bien, dont j’ai envie de financer mais pas au prix imposé…
    Par contre, le gros soucis (pour moi en tout cas mais ça n’a pas l’air de gêner grand monde) c’est que la plupart du temps c’est via carte de crédit et aucun moyen de payer par carte bancaire « normal » (et oui j’en connais les raisons ^^ les remboursements si le kickstarter ne fonctionne pas par exemple), d’ailleurs heureusement que Flattr accepte les virements sinon je ne saurais pas flatté les gens ^^

    Et sinon, tu acceptes les billets de monopolys en plus des bananes :D?

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